FEDERATION NATIONALE DES CADRES DIRIGEANTS

SYNTHESE DU BAROMETRE

La FNCD publie sa 4° enquête et montre ainsi son attachement à cet instrument de mesure constitué par le baromètre social au travers de plusieurs items que sont : la gouvernance, les relations sociales, le management et les perspectives d’avenir. Cette enquête a l’ambition d’identifier les préoccupations principales des cadres dirigeants, leur ressenti dans leurs relations intra entreprises mais aussi leur moral et cela en dynamique c’est-à-dire par comparaison avec les années précédentes.

 Cette enquête réalisée du 20 janvier au 10 février 2014 porte sur l’année 2013. Elle a recueilli plus de 500 réponses. Le secteur tertiaire représente plus de 50% alors qu’il ne représentait en moyenne que 30 à 40% sur les années 2011/2012.

Comme chaque année, les résultats du baromètre ont été communiqués au Ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social (la lettre à Michel SAPIN).

LA GOUVERNANCE ET SON EVOLUTION

Comment se caractérisent vos relations avec les instances de gouvernance ?

                                                                                   2013               2012

        • Solidaires                                  19 %                14 %
        • Ouvertes au dialogue              54 %                50 %
        • Transparentes                           16 %                17 %
        • Autres                                          11 %                19 %

Comment ont-elles évolué au cours de l’année écoulée ?

                                                                                   2013               2012

        • Plutôt favorablement             40 %                 41 %
        • Plutôt défavorablement            9 %                 15 %
        • Pas d’évolution                         51 %                 42 %

Au cours de cette dernière année, avez-vous rencontré, directement ou indirectement, des situations de conflit d’intérêt dans votre activité professionnelle ?

                                                                                  2013               2012

        •  OUI                                          14 %                  17 %
        • NON                                          86 %                82 %

Globalement les relations avec les instances de gouvernance sont plutôt stables même si on note avec satisfaction une baisse de la détérioration en 2013, certainement liée à l’évolution de l’échantillon des répondants du secteur tertiaire avec la mise en œuvre d’un contrat social. En dehors d’une certaine ouverture au dialogue (50% de réponses positives),  force est de constater que des marges de progrès importantes existent sur de nombreux items (solidarités, transparences…) qui stagnent à environ 15% de réponses positives seulement. Les situations de conflit d’intérêt semblent légèrement diminuer.

De nombreux verbatims parlent de situations difficiles « liées à la crise et à la pression pour tenir les objectifs », mais aussi « d’un durcissement général avec un certain déni des réalités ».

LES RELATIONS SOCIALES

Comment appréciez-vous les relations au sein de votre entreprise ?

  2013      Bonnes          Neutres          Dégradées
      • Entre vous et le président ou le directeur général
70 % 24 % 5 %
      • Avec les autres dirigeants salariés
70 % 23 % 5 %
      • Avec vos équipes
88 % 7 % 3 %
      • Avec les partenaires sociaux
45 % 43 % 11 %
2012 Bonnes
Neutres
Dégradées
      • Entre vous et le président ou le directeur général
59 % 33 % 7 %
      • Avec les autres dirigeants salariés
67 %      25 % 6 %
      • Avec vos équipes
85 % 10 % 4 %
      • Avec les partenaires sociaux
45 % 39 % 14 %

Dans le cadre de vos fonctions de dirigeant salarié, au cours des 2 dernières années, avez-vous connu ?

   2013      2012
      • La grève
15 % 12 %
      • La séquestration
0,2 % 0 %
      • L’occupation des locaux
2 % 2 %
      • Des pressions diverses
19 % 17 %
      • Des procédures judiciaires
14 % 4 %
      • Rien de significatif
55 % 68 %

Les relations avec les équipes sont très bonnes, plutôt en amélioration notamment avec le président ou le directeur général (cf échantillon) et les autres dirigeants salariés. Le score est toujours assez bas dans les relations avec les partenaires sociaux (45% d’opinions positives). Beaucoup de verbatims exclamatifs ou interrogatifs : « intérêts privés au détriment des intérêts collectifs !  », parfois très crus : « où sont-ils ? que font-ils ? », voire des affirmations qui peuvent conduire une entreprise à un certain immobilisme « surexploitation par les organisations de personnel du contrat social ».

Les situations ponctuelles de confrontation « dures » ont tendance à augmenter, après une baisse en 2012, et ce, pour toutes les situations évoquées. Un cas de séquestration a été signalé ce qui, pour nous à la FNCD, est inadmissible, intolérable et bien évidemment condamnable.

Une troisième question portait sur les points à repenser et, sans doute, à améliorer dans les relations sociales au sein de l’entreprise avec une demande de priorisation des points évoqués.

 Dans mon entreprise, faut-il repenser ?

2013    2012
      • La relation du salarié à son travail
N° 1 N° 1
      •  L’intégration des jeunes
N° 2 N° 2
      • Les champs de responsabilité du dirigeant en matière sociale,

sociétale et environnementale

N° 3 N° 3
      • La représentativité et le dialogue social
N° 3* N° 4
      • L’intéressement et la participation
   N° 5 N° 6
      • Le maintien des seniors
N° 6 N° 5
      • La parité homme femme
N° 7 N° 7

  *même score pour les deux numéros 3

La très grande stabilité des réponses d’une année sur l’autre déjà pointée en 2012 se confirme en 2013 à l’exception des points classés en N° 5 et 6 qui se sont inversés, avec des scores toutefois très proches. Ce qui paraît de loin le plus important aux répondants c’est de repenser « la relation du salarié à son travail » ainsi que « l’intégration des jeunes ». A noter, les préoccupations « RSE » (classées en 3ème position en 2013 tout comme en 2012) paraissent bien relever d’une tendance forte et non d’un « effet de mode ». Cette position n’est pas toujours partagée par les Comex d’après les verbatims. Par contre, la parité homme/femme continue à se situer en dernière position ; serait-ce le reflet de la faiblesse de la mixité chez les répondants (19% de femmes) ?

LE MANAGEMENT

Une série de questions a été posée sur l’évolution du management au cours de l’année écoulée et sur l’opportunité – ou non – de revoir le système de répartition de richesse.

Dans le contexte de crise avez-vous été amené à agir ?

  2013       2012
Sur le développement au niveau :

    • Croissance organique
    • Croissance externe
51 %

25 %

38 %

31 %

Sur les coûts au niveau :

    • Masse salariale
    • Effectifs
55 %

61 %

49 %

55 %

Sur le volet économique relatif à vos :

    • Clients
    • Fournisseurs et partenaires
63 %

65 %

46 %

57 %

Pensez-vous qu’il faille revoir le système de répartition de richesse ?  

  2013    2012
Entre actionnaire/adhérent et entreprise 23 % 30 %
Entre entreprise et dirigeants 14 % 18 %
Avec l’ensemble des salariés 38 % 38 %
Non ou ne se prononce pas 25 % 15 %

Dans l’ensemble, les répondants de l’échantillon ont continué à agir sur les différents leviers possibles, certes de façon moins marquée qu’en 2012 pour la croissance externe (impact de la crise ?). Les leviers les plus utilisés ont porté sur les partenaires ou fournisseurs, les clients et les effectifs. Pour ce qui est de la répartition de richesses, nombreux sont ceux qui dans les verbatims jugent « le niveau des rémunérations des patrons peu raisonnable », « le partage de la valeur devrait toucher tous les acteurs » mais aussi que « La croissance à tout prix n’est plus un modèle durable dans un marché mature ».

Nota : Cette série de questions n’avait pas la même pertinence pour tous les répondants, selon qu’ils ont en charge ou non tous les leviers, aussi il nous faudra revisiter en conséquence le questionnaire (avec une partie fixe destinée au plus grand nombre et une partie variable un peu plus spécifique).

PERSPECTIVES D’AVENIR

Plusieurs questions étaient posées de façon à apprécier le sentiment des dirigeants sur leur évolution professionnelle, leurs préoccupations d’aujourd’hui par rapport à celles de demain et, enfin, leur moral

Dans votre entreprise, de quelle façon pensez-vous voir évoluer, dans les 2-3 ans, les items suivants ?

2013 positive  stable   négative
Votre rémunération 25 % 61 % 14 %
Votre carrière 29 % 57 % 14 %
L’image des dirigeants salariés 18 % 65 % 16 %
L’image de l’entreprise dans la société 45 % 40 % 14 %
L’équilibre entre vie professionnelle et vie privée 11 % 58 % 30 %
2012 positive stable négative
Votre rémunération 16 % 61 % 20 %
Votre carrière 18 % 63 % 16 %
L’image des dirigeants salariés 19 % 56 % 22 %
L’image de l’entreprise dans la société 36 % 42 % 20 %
L’équilibre entre vie professionnelle et vie privée 10 % 51 % 37 %

Globalement, les personnes interrogées tablent majoritairement sur un avenir légèrement plus stable sur les items rémunération, carrière et image de l’entreprise (sortie de crise ?) mais ces tendances positives  demeurent  relativement basses à l’exception de l’image de l’entreprise dans la société.

L’équilibre entre vie professionnelle et vie privée ne décolle pas, c’est bien évidemment lié au contexte économique et à la pression pour atteindre les objectifs.

Quelques verbatims sur ces thèmes : «  Nous ne produisons plus de rêves, ni de perspectives dans un environnement économique chahuté mais aussi dans un environnement fiscal et réglementaire particulièrement instable »,  «  Nous ne prenons pas suffisamment en compte le risque pénal ».

Les dirigeants salariés sont, par ailleurs, 79 % (71 % en 2012) à être conscients de l’évolution probable de leur champ d’activité vers plus de responsabilités sociales, sociétales et environnementales (tendance « RSE»)

Ils y sont d’ailleurs prêts, puisque près de 80 % d’entre eux (comme en 2012) participent déjà à ce type d’actions régulièrement ou occasionnellement à titre personnel, ils sont, par ailleurs,
60 % à le faire au titre de l’entreprise.

En ce qui concerne leurs préoccupations actuelles et futures, le classement par ordre d’importance est le suivant :

La dernière question était destinée à évaluer le moral des dirigeants sur une échelle numérotée de 1 (très optimiste) à 9 (très pessimiste). Voici les résultats en 2013 :

Votre appréciation

1

2

3

4

5

6

7

8

9

A ce jour

5 %

14%

30 %

15 %

11 %

9 %

11 %

2 %

2 %

A 2-3 ans

6 %

17 %

26 %

12 %

10 %

9 %

8 %

5 %

2 %

Concernant le moral des dirigeants salariés sur notre échantillon de 500 répondants, 49% se déclarent optimistes ou plutôt optimistes actuellement et à court terme, 35% se disent d’un

optimisme très mesuré aujourd’hui, 32% à 2/3 ans, et 15% sont pessimistes tant pour aujourd’hui que pour l’avenir.

E A noter que les répondants paraissent  un peu plus optimistes puisqu’en 2012, 40% des dirigeants se déclaraient optimistes ou plutôt optimistes au moment de la consultation et 43% pour l’avenir (là aussi, l’évolution de l’échantillon des répondants peut être un facteur explicatif)

Aujourd’hui     2013  2012
 L’évolution de carrière  N° 1  N° 3
 La rémunération  N° 2  N° 2
 L’emploi  N° 3  N° 1
 Les relations avec les instances de gouvernance  N° 4  N° 4
 Les relations sociales  N° 5  N° 5
L’image des dirigeants salariés N° 6 N° 6
L’intégration dans la société civile N° 7 N° 7
La constitution d’un corps social de dirigeants salariés N° 8 N° 8
Demain 2013 2012
L’emploi N° 1 N° 1
La rémunération N° 2 N° 2
L’évolution de carrière N° 3 N° 3
Les relations sociales N° 4 N° 4
Les relations avec les instances de gouvernance N° 5 N° 5
L’intégration dans la société civile N° 6 N° 6
L’image des dirigeants salariés N° 7 N° 7
La constitution d’un corps social de dirigeants salariés N° 8 N° 8

On peut souligner la constance des réponses d’une année sur l’autre, qu’il s’agisse des préoccupations du jour ou de celles du lendemain.

Les principales préoccupations pour demain sont toujours les mêmes et de très loin par rapport aux autres items, à savoir : l’emploi, la rémunération et l’évolution de carrière. Pour 2013 l’évolution de carrière  se situe en rang 1, en rang 3 en 2012 et en rang 5 en 2011.

Les inquiétudes sont latentes dans les verbatims : « Les opportunités sont difficiles à apprécier dans un environnement avec trop peu de stabilité pour dynamiser les initiatives »

CONCLUSIONS

En conclusion cette enquête fait apparaître pour 2013 et par rapport aux autres années – 2012 principalement – que :

–         Les relations avec les instances de gouvernance sont plutôt stables par rapport à 2012 avec, il faut le souligner, 54% d’opinions positives pour l’item « ouvertes  au dialogue », alors que les autres items « solidaires, transparences… » stagnent à 15%

–         Dans le cadre des relations sociales, les relations avec les équipes, le président ou le directeur général et les autres dirigeants salariés sont bonnes voire très bonnes avec des scores respectifs de 88% et 70%, alors que le taux d’opinions positives dans les relations avec les partenaires sociaux stagne à 45%. Même si elles sont relativement peu nombreuses, les confrontations « dures » ont tendance à augmenter. Il est même à déplorer un cas de séquestration

–         Il faut repenser en priorité « la relation du salarié à son travail » et « l’intégration des jeunes ». La « représentativité et le dialogue social » sont également à repenser à égalité avec la RSE

–         Les personnes interrogées tablent sur un avenir légèrement plus stable qu’en 2012 (espoir de sortie de crise ?) même si les tendances positives sont relativement basses.

L’environnement économique mais aussi fiscal et réglementaire est jugé particulièrement instable

–         Les préoccupations majeures sont toujours les mêmes : l’emploi, la rémunération et l’évolution de carrière.

Quant au moral des dirigeants  salariés, il tutoie les 50% d’opinions optimistes ou plutôt optimistes en progression par rapport à 2012 (40%)

Nota : ‘ Pourquoi notre combat pour la reconnaissance de la représentativité des cadres dirigeants ? ’. Cet item n’apparaît pas, dans ce baromètre, comme une préoccupation principale dans la mesure où d’autres items directement liés à leur quotidien sont encore plus prégnants. La FNCD convaincue de l’importance de ce thème pour faire bouger les lignes et booster notre économie a répondu à une forte attente de ses associations adhérentes. Elle a ainsi entrepris, depuis quelques mois, un certain nombre d’actions dans ce sens (bilan de la loi de 2008 transmis à Michel SAPIN, lobbying pour le dépôt d’un amendement à l’Assemblée Nationale, certes perfectible…). Qui mieux que la FNCD peut porter la problématique de la représentativité des cadres supérieurs et dirigeants salariés.